Fissure de retrait & de gonflement de l’argile sur 44300 NANTES. . .

Le retrait-gonflement des argiles est un phénomène géotechnique affectant les sols argileux, particulièrement en France. Il se caractérise par des variations de volume du sol en fonction des changements de teneur en eau. Lorsqu’il pleut, les argiles gonflent ; lors des périodes de sécheresse, elles se rétractent. Ce mouvement différentiel peut provoquer des fissures importantes dans les constructions légères (notamment les maisons individuelles), affectant leur stabilité et leur intégrité.
Mécanisme
Les sols argileux sont constitués de minéraux argileux (smectites, illites, kaolinites) qui ont la capacité de retenir ou de relâcher de l’eau dans leur structure cristalline. Le gonflement intervient en présence d’eau, alors que le retrait se produit en période de sécheresse. Ces phénomènes sont amplifiés dans les couches superficielles du sol (0 à 5 mètres), là où se fondent les fondations des maisons.
Enjeux en France
La France est particulièrement concernée, notamment dans les régions du Sud-Ouest, du Centre et du Bassin parisien. Depuis les années 1980, les sinistres dus au retrait-gonflement représentent une part importante des indemnisations dans le cadre des catastrophes naturelles.
Selon la Mission Risques Naturels, le coût cumulé des sinistres liés à ce phénomène dépasse les 15 milliards d’euros depuis 1989.
Cadre normatif et réglementaire
Références techniques

La norme NF P94-500 (2013) définit les règles générales de reconnaissance des sols en géotechnique. Elle impose la réalisation d’études de sol adaptées à la nature du projet et du terrain.
Le guide CSTB n°2234 (2008) propose des solutions constructives adaptées pour les zones sensibles aux mouvements de terrain dus au retrait-gonflement des argiles.
Le DTU 13.1 (Documents Techniques Unifiés) donne des recommandations pour la conception des fondations superficielles.
Cadre juridique
Le code de l’environnement (article L563-1 et suivants) encadre la prévention des risques naturels majeurs, dont le retrait-gonflement des argiles.
La loi ELAN (loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018) a renforcé la prévention en matière de construction dans les zones exposées. Elle impose :
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La réalisation d’une étude de sol préalable à la vente d’un terrain constructible situé en zone à risque (article L112-22 du Code de la construction et de l’habitation).
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L’adaptation des techniques de construction aux caractéristiques du sol (article L112-23).
Un arrêté du 22 juillet 2020 précise les modalités de réalisation des études géotechniques prévues par la loi ELAN.
Enfin, en cas de sinistre lié au phénomène, le régime CatNat (catastrophes naturelles) prévu par la loi n° 82-600 du 13 juillet 1982, permet une indemnisation sous certaines conditions, notamment la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par arrêté interministériel.
Conclusion

Le retrait-gonflement des argiles constitue un risque naturel majeur pour les constructions légères. La réglementation française impose désormais une meilleure anticipation du risque à travers des études de sol obligatoires, une adaptation des techniques de construction, et un régime d’indemnisation spécifique. Ces dispositifs visent à réduire l’impact économique et social de ce phénomène croissant en contexte de changement climatique.